Renoir Un test en couleurs

Renoir est un jeu indé. Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas d'une enquête mais bien d'un puzzle game.

Fiche technique
Plateforme : PC (Steam)
Développeur : Black Wing Foundation
Éditeur : 1C Company
Type : Puzzle Game
Date de sortie : 16 Novembre 2016
Prix : 19,99€

Les jeux indépendants sont une mine de petites pépites, surtout pour ceux qui aiment les casses-têtes, puzzles et énigmes. Citons pour exemple: Monaco, Paper Please. Renoir s'inscrit dans cette lignée de jeux qui méritent d'être davantage connus.

Chienne de vie

Vivre ici c'est comme vivre à Gotham City, sauf que ma vie n'est pas une BD. Nous subissons tous les clichés de la ville corrompue. Les mafieux ont même leur entrée personnelle à l’hôtel de ville.

Et moi dans tout ça ? Petit agent dans une police à plusieurs vitesses, où les accélérations se font à coup de billets.

Alors quand la politique a commencé à changer, j'ai été plutôt surpris et heureux. Récompensé de ma droiture par un poste prestigieux d'inspecteur, je sentais que les choses pouvaient changer, allaient changer, enfin.

James Renoir, Inspecteur. Ça sonnait bien. Je commençais même à voir la vie en rose, enfin plutôt rouge au début. On opposait la violence à la violence. La loi du Talion. Une période nécessaire aux jours meilleurs. Et puis je l'ai rencontrée, elle. Et ma vie est passée par toutes les couleurs de l'arc en ciel, jusqu'au retour au carmin. Une balle, côté cœur et une effusion de sang, le mien cette fois-ci. Une vie en noir, une mort en rouge mais pas de lumière blanche au bout d'un tunnel.

Car adossé à ma propre pierre tombale, je prends doucement conscience que je ne reposerai pas en paix avant d'avoir fait toute la lumière sur cette affaire : Qui m'a tué ?

Obscurité, tu seras dorénavant pour moi la lumière

André Gide

Car bien que fantôme, je peux encore disparaître à tout moment et rejoindre les limbes, ou tout autre lieu que je n’espérais visiter avant longtemps.

Du monde des morts je ne sais rien et cela ne m’intéresse pas vraiment. Tout ce dont j'ai besoin de savoir, c'est que la Lumière me renverra définitivement dans le monde des morts. Je dois la fuir, l'éviter à tout prix. Et je ne suis pas seul dans mon état, j'en croise beaucoup d'autres, des comme moi, à qui le repose en paix a été refusé. Mais il ne sont pas très causants. Ou alors il n'aiment pas mon sens de l'ironie. Peu m'importe, ils acceptent de me rendre des services en répondant à mes ordres pour éteindre ces lumières, actionner différents mécanismes qui me permettront d'avancer, vers la vérité, vers la lumière, ironiquement.

Oh ils ne réagissent pas au doigt et à l’oeil non plus. Je dois leur expliquer un par un ce qu'ils doivent faire, les coordonner. Puis lancer le top départ pour qu'ils s’exécutent et éteignent un réverbère, fassent monter ou descendent, montent, chargent, ouvrent une trappe, le tout au bon moment, de manière coordonnée.

En cas d'échec, on recommence. La faucheuse n'est pas impatiente de nous voir venir à elle. Peut être s'amuse-t-elle de nous. Peut-être espère-t-elle qu'on la fournisse en âmes fraîches. Je ne sais. Je m'en fous. Tout ce qui m'importe c'est d'avancer.

Je n'ai jamais été un bricoleur acharné, mais la mort m'a offert un don supplémentaire : Je peux voir les mécanismes, leur mode de fonctionnement. Plutôt pratique pour ne pas tomber sur de mauvaises surprises et perdre un temps précieux.